Hello les blogos ! Ksss Ksss Ksss la blogose !
La cigale, ayant chanté
Tout l’été,
Puis dansé, bu frais et caressé
Se trouva fort dépourvue
Quand la sécheresse fut venue :
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de rôti de veau.
Elle alla crier famine
Chez la fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque pain pour subsister
Et eau jusqu’à la saison nouvelle.
« Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l’hiver, foi d’animal,
Intérêt et principal. »
La fourmi n’est pas prêteuse :
C’est là son moindre défaut.
« Que faisiez-vous au temps chaud ? »
Dit-elle à cette emprunteuse.
« Nuit et jour à tout venant
Je chantais, dansais, buvais, baisais, ne vous déplaise. »
« Vous chantiez, dansiez, buviez, baisiez, J’en suis fort aise :
Eh bien ! Payez maintenant ! »
Et la cigale depuis de faire chier toutes les fourmis pas prêteuses avec ce chant si agaçant qui fleure bon la sieste lascive et la farigoulette.
Non mais !
Hello les blogos ! Gblhftdgplm la blogose !
Une chance inouïe.
Celle de goûter deux journées d’océan en plein été.
Oublions la singularité, ouvrons-nous à l’universalité.
L’eau, la mer, l’océan. Notre matrice, notre utérus commun, un cordon ombilical immémoré.
Plonger, s’immerger pleinement. À peine englouti, les oreilles inondées, le son est ouaté, feutré, plus du tout distingué, ni formel. Le tumulte devient évanescent, une nébuleuse bruissante d’écho cotonneux.
On s’imagine dès lors dans un ventre maternel. Image éculée certes mais prégnante.
Flotter, nager, voguer.
Et voici…
… voici le moi, l’individu, un spécimen parmi tant d’autres, un corps sans entraves drapé dans un élément immensurable, infini. Un rien dans un tout. Une solitude aimée, première, substantielle. Le sel. Partout et invisible, sur les lèvres, la langue, la peau. Le bleu. Céruléen ou infime, aérien, intense, de mille teintes et indéfini. La matière sans l’abstraction terrestre, l’illusion est parfaite. Un oiseau dans le ciel. La liberté faite de plumes. Chaleur et fraîcheur réunies.
S’éloigner assez pour ne plus voir l’autre, ni soi, ni aucune empreinte humaine, aucune structure, aucune ingénierie anthropienne.
La vue brute.
Et puis…
… et puis le retour sur la plage. Les bouées One Piece ou Dreamland, le bruit et la fureur, les pleurs et les rires, le kite surf, le wake board, un ballon Snoopy, un mouchoir égaré, des culs partout, de mille allures, du gras et de la graisse, des iPhone grésillants, des drapeaux, des serviettes bleues, du « spchitt spchitt » sur les visages brûlés, des bouteilles enfouies, un mégot, des odeurs d’Avène Solaire B-Protect SPF 50+, des seins libérés, le vacarme grondant d’une humanité joyeuse, les engueulades de fin d’après-midi, les promesses des plus tard, les regards par en dessous, les sourires gênés.
Les cigales.
Je jouis.