Hello les blogos ! Pro laid terre la blogose !
Ô bûcheurs et bûchés, assistés et bénéficiaires, adorables tromblons et trombines prolétariennes, fâcheuses fichues et narcotiques nazebroques; daignez ouïr le conte que voilà, du sieur Gougaud*, le poète occitan qui prétendait que tout finissait par être vrai. Qu'il soit remercié du conte suivant jusqu'à la nuit des temps, remodelé pour la bonne cause et significatif de cette agonie actuelle qui nous scinde le derche et nous apoplexie la caudale.
Ploum Ploum !
Il était une fois un pacha peu chiche qui, dans sa bonté bienséante, offrit un grand dîner aux convives de son choix. Il y avait là d'honnêtes travailleurs et de malséants assistés. Le pacha peu chiche se souciait des uns, comme des autres. Il se sentait d'humeur magnanime. A l'un de ses hôtes, pourtant peu chaud et travailleur impénitent, il s'adressa :
- Maître, fumez-vous ?
- Mais quelle horreur ! Jamais de la vie ! répondit l'autre. Je ne puis marner comme un bouc et fumer de surcroît. De plus, cela fait l'haleine morbide.
- Et les femmes ?
- Dieu m'en préserve, ainsi que mes scrotums ! Je hais, j'exècre, j'abomine la gaudriole et tout ce qui m'éloigne du ciel ! Alléluia !
Le pacha peu chiche le salua, se tourna vers un assisté rabougri, à l'œil torve et le front plissé, qui sentait l'ail et la sueur, bref, pas tout à fait un pauvre mais franchement laid, le bougre. On serait tenté de dire : un assisté.
- Et toi, fumes-tu ?
- Diantre ! Oui beaucoup ! Et de plus, je bois moult bibines et honorables nectars. Je mange abondamment de cette confiture verte qui m'attise la verge, singulièrement odorante. La confiture, pas la verge ! Une confiture faite d'opium et de haschisch. Quant à la gente féminine, je suis l'heureux pilon qui broie la fève ! Je suis le tamanoir qui cunnilingue la gousse ! Je suis le concombre qui comble le con ! Je suis...
- Ça va, ça va !
- ... je suis le pieu peu pieux qui pied-de-bichonne la fente céleste ! Je suis...
- CA VA !!
Et le travailleur impénitent de se pincer le nez. Fin du festin. Le pacha peu chiche, toujours magnanime et fortement amusé, donna à l'assisté débauché une bourse d'or rebondie et au dévot marneur, qui souriait jaune fiente, trois ou quatre pièces d'argent.
- Ô pacha, dit-il, vous vous trompez ! L'homme de mérite, c'est moi ! Bisque bisque rage !
- C'est vrai, lui répondit le pacha peu chiche, tes qualités sont vénérables, bien que particulièrement chiantes. Mais tu ne bois pas, ni ne fumes, ni ne cèdes à la confiote, et les femmes te laissent froid. Que ferais-tu de mes largesses ? L'autre ici présent baise, se saoule, profite et joue, en un mot : vit ! Cela coûte sacrément cher. A lui les gros sous, c'est justice. Il en a plus besoin que toi. Et toc !
Et c'est ainsi qu'Allah est grand et que la Syrie ne passera pas l'hiver.
*L'almanach. Éditions du Panama.