L'almanachronique

Hello les blogos ! Sois belle et tâtes-toi la blogose !

Ah chouette, elle arrive enfin !

Non, ce n’est pas la pique de Saint-Pierre à la venue de Mylène Demongeot, belle à en crever jusqu’au bout, que nenni, c’est le rendez-vous tant attendu de la réforme des retraites, annoncée le 15 décembre.

Aaaah la retraite à la sauce macroniste ou appelée Worcestershire, aigre-douce, piquante, faite d’ase fétide et de mélasse, en un mot : abjecte.

Qui qui qui veut partir à la retraite beaucoup plus tard ? Qui qui qui veut toucher beaucoup moins ? Qui qui qui veut cotiser beaucoup plus ?

Il me semble que nous avons déjà répondu. Ou alors le Covid a minimisé fortement la réplique.

Ploum Ploum !

Autour de moi, je côtoie assez régulièrement, non pas mes confrères artisto-branleurs, mais des bosseuses et des marneurs qui bossent et qui marnent selon un modèle salarial plus ou moins classique et qui concerne pas moins de 30 millions de personnes. Actifs et chômeurs réunis. Chômeur qui ne veut pas dire « masturbateur de glandes » mais bien « sans emploi ».

Bref. Entre celles et ceux qui n’en peuvent plus, plutôt de ma génération à l’orée d’une retraite qui s’enténèbre et dont le précieux Covid a souligné le néant de la fonction, celles et ceux qui marnent pour des nèfles, qui peuvent aussi être les mêmes que les premiers suscités, celles et ceux qui s’emmerdent, celles et ceux qui n’ont pas eu la chance, ni l’opportunité de faire ce qu’ils désiraient, celles et ceux qui s’opiniâtrent malgré la souffrance dudit métier, il faut bien pouvoir acheter l’entrecôte, celles et ceux qui jonglent avec l’incertain de l’avenir, les crises et les inflations enculatoires, rebref, toutes celles et ceux, et bien d’autres, ont une idée de la retraite qui se situe entre l’abnégation du martyr austère et le fatalisme débonnaire sans renier le dépit. À la longue, on ne côtoie que celles et ceux qui nous ressemblent mais le constat antécédent parmi les bosseuses et les marneurs que je fréquente est réel et formel.

Il y a bien sûr des bosseuses et des marneurs heureux d’ouvrager. Avec un peu plus de picaillons, ils en seraient plus folâtres mais ne soyons pas mercantiles. Il y en a, c’est certain.

Tenez ! Prenez celles et ceux qui organisent, orchestrent et planifient les retraites. Nos retraites. Les élus, les syndicats patronaux, les patrons, les économistes munificents, les penseurs voltairiens, les dirigeants d’organismes philanthropes dans ton cul, mettez tout cela au féminin, et bien ceux-là sont heureux de bosser et de marner. Et à des âges tellement avancés qu’ils en paraissent momifiés. Bien. Ainsi donc, en pléonasme forcé, ils ont tellement de satisfaction et de félicité à cela qu’ils sont en droit de croire à l’universalité de leur conviction.

Je vous le dis, à force de côtoyer ses semblables ressemblants, l’esprit s’étrique.

Et sans trique, on ne bande plus.

Hello les blogos ! Décent décembre la blogose !

1^er décembre.

Décembre, premier mois de l’été à Puerto Toro, 55° 04’ 58’’ S, 67° 04’ 27’’ O, pour vous le situer précisément. Puerto Toro,  port de pêche chilien situé sur l’île Navarino, le village le plus austral au monde, une vingtaine d’habitants dont un con. Température moyenne estivale, 10.5°.

Décembre, premier mois de l’hiver à Villefranche d’Astarac, 43° 25’ 28’’ N, 0° 43’ 41’’ E. Villefranche d’Astarac, commune française située en bordure de la Gimone, le village le plus équatorial du Gers, 123 habitants dont un sourd, sûrement con mais à quoi bon lui dire. Température moyenne hivernale, pas mieux.

Décembre, l’hiver.

Les premières pousses de blé verdoient les champs, les brumes matinales singent une chantilly potelée, les arbres se squelettisent et l’homo sapiens rétracte son fion. Le bois est rentré, l’âtre fume, le four et la cocotte prennent le relais dans les cuisines et la couette ancre la dormeuse.

Une poêlée de légumes ? Pour sûr !

Prenez des pommes de terre, des topinambours, des carottes, des choux de Bruxelles et l’immonde et répulsif brocoli. Faites cuire à la vapeur carottes, choux et brocoli. Prenez une poêle, graisse de canard, huile de tournesol, plein feu, fritez pommes de terre et topinambours. Ajoutez en dernier les carottes, les choux et le révoltant brocoli, salez, poivrez, couvrez.

Vous allez me dire, pourquoi y mettre du brocoli alors que tu le traites si mal en des termes si peu élogieux ?

Oui pourquoi ?

Dans le Gers, à Villefranche d’Astarac, comme à Puerto Toro, il y a si peu d’habitants qu’on est en devoir d’accepter tout le monde.

Tout comme le brocoli.

Qui est franchement méprisable.

Hello les blogos ! HiHiiii la blogose !

30 novembre 1982 et bien après…

Dans la pénombre glaciale d’un novembre marmoréen, au gré des vents rauques qui lacèrent un horizon heurté, un presque homme, à la nuit tristement entamée, se penche sur le poste de télévision Radiola et appuie sur le seul bouton rouge du cadran.

Une image apparaît, d’abord floue et lacérée de lignes distordues, puis nette.

Le presque homme, pas tout à fait beau mais dont le charme insoupçonné et latent ne cesse pourtant de croître, pour se révéler enfin avec une magnificence insolente dans l’année à venir, ce presque homme, plus autiste que lumineux, se cale au fond du fauteuil à l’approche du rendez-vous cathodique. Un rendez-vous annoncé, une première mondiale, dit-on unique, du « jamais vu » en anglais dans le texte. Le suspense est à son comble.

1982. Au grand désespoir de Desproges, « réquisiteur » du Ministère public et fin buveur, la gauche est au pouvoir en France. Avant que celle-ci ne s’étiole enfin un an plus tard, un vent de liberté peu chafouine souffle dans tout le pays. Les trente-glorieuses semblent encore sémillantes mais c’est déjà la fin. Reagan et Tatcher se tirlipotent le berlingot, avant d’être rejoint par Mitterrand et sa prostate lubrique, la jolie guerre des Malouines fait sourire un certain Poutine, alors au KGB, le Moyen-Orient est toujours en feu, depuis la nuit des temps, on s’y habitue, les « Russes » s’appellent des « Soviétiques » et prennent leurs vacances en Afghanistan, Mobutu est encore invité dans les salons de thé à Genève, c’est le massacre de Sabra et Chatila qui n’est toujours pas résolu, ni reconnu de nos jours en Israël et Bernard Langlois, présentateur du journal de Antenne-2, est viré de l’antenne après avoir ironisé sur la mort de Garce de Monaco, plus fastueuse que celle de Bachir Gemayel, un arabe libanais pas foutu d’enfiler avec grâce une robe Dior.

Le presque homme retient son souffle. Le voilà l’instant, le tant attendu rendez-vous musical mondial, sous forme de clip et qui sera diffusé sur le tard par MTV, surnommé KKKTV (Ku Klux Klan TV) par les noirs alors exclus puisque non-rocks.

Un panneau s’affiche : « Due to my strong personal convictions… » « … je tiens à souligner que ce film ne cautionne en aucun cas une croyance en l’occultisme. »

Bon d’accord Dugenou. Tu envoies la sauce oui ou merde ? Font chier ces Amerloques avec leur expiation affectée.

C’est parti.

Un souffle, des grenouilles, une voiture en panne, un couple dans la nuit. Un loup-garou, le cri d’Ola Ray, un cinoche…

… et les premières notes scandées pop-paranoïaque-funk-soul de « Thriller » dans la rue au-devant du cinéma Palace.

Michael Jackson devenait King.

Pour le plus grand plaisir des grands et des… petits, mais vraiment petits.

Mais il faut savoir différencier l’homme de …